J'écoutais l'autre jour un bon vieux Burzum, le tout premier, l'album éponyme de 1992. Celui là :
C'est alors que, à l'écoute du titre "The Crying Orc", me revint cette pensée, pourtant maintes et maintes fois explorée dans mes scénarios, comme un leitmotiv. Pourquoi les monstres sont-ils toujours méchants ?! Ou plutôt, doivent-ils toujours l'être ? Un Orque, pour reprendre l'exemple du titre de cet article, ne peut-il pas être "gentil", je veux dire manifester des sentiments (autre que la cruauté), une certaine empathie, de l'altruisme ?
Combien de pauvres Snotlings se sont fait assassiner avant même d'avoir eu le temps de supplier les aventuriers de ne pas leur faire de mal ? Je prends le cas des Snotlings, appelés Morveux dans WFRP1, car ces bestioles ont un alignement neutre du fait qu'elles ne sont pas assez "intelligentes" pour choisir de faire le mal sciemment. Tout au plus, ont-elles un penchant pour la sournoiserie et leurs actes les plus ignobles, pour reprendre la description qui leur est faite dans le bestiaire, sont de remplir le chapeau ou les sandwichs d'une personne endormie de leurs excréments. Je comprends tout à fait que se faire chier dans son chapeau puisse réveiller les pulsions belliqueuses de plus d'un PJ, mais doivent-ils pour autant être tous massacrés car ils sont verts, sales et qu'ils sentent mauvais ?
Loin de mon idée de tomber dans une interprétation intello-psychologique du jeu de rôle. Je ne dis pas que c'est inintéressant. Au contraire, certains JdRs s'y prêtent même parfaitement. Mais j'ai une approche plutôt humoristique et sarcastique de l'univers de WFRP, ce qui sous-entend que j'aime jouer des clichés (le gobelinoïde aussi bête que méchant par exemple) mais aussi, et surtout, que j'aime les retourner, les mettre à mal.
Bien entendu que l'opposition entre le Chaos et l'Humanité (le Grand Empire de Sigmar, surtout) est l'axe fort du jeu. Mais j'aime à penser que les "gentils", aveuglés qu'ils sont par une idéologie ou une croyance, puissent avoir à utiliser des moyens infâmes pour parvenir à leurs fins, finalités qui elles mêmes se révèlent ne pas toujours être charitables. Comme questionne Albert Camus dans l'Homme Révolté, "La fin justifie les moyens...mais qui justifie la fin ?" (ça fait toujours bien de montrer que l'auteur du blog a des connaissances littéraires...). C'est d'ailleurs la vue contrastée que j'ai du culte de Sigmar.
A titre personnel, j'aime le représenter comme une espèce de National-Socialisme Allemand attaché à la primauté de la race (les Unberogens dont est issu Sigmar) et du culte (la position de Sigmar par rapport aux autres dieux du panthéon du Vieux Monde et sa relation avec celui d'Ulric, qui lui est antérieur) et au contrôle de tout ce qui peut représenter une déviance (les mutants, l'utilisation de la magie, etc.).
Ces dissonances sont quelques uns des thèmes forts que j'apprécie de mettre en forme lors d'aventures plus ambitieuses, plus thématiques ou conceptuelles, lorsque je ne fais pas du bon vieux donjon old school. Je crois que c'est d'ailleurs la raison principale pour laquelle je n'adhère pas aux versions ultérieures de WFRP. Le fait qu'elles soient une volonté (commerciale) de faire coïncider Warhammer le jeu de rôle à Warhammer le jeu de bataille, font qu'elles sont trop simplificatrices et dualistes à mon gout, trop High-Fantasy. La nuance est totalement superflue sur un champ de bataille. Les bons et les mauvais se doivent d'être naturellement différenciés.
A l'inverse, les circonstances peuvent parfois conduire les "gentils" à s'accommoder, du moins temporairement, avec les "méchants". Cette idée est parfaitement illustrée dans "Il Y a Quelque Chose de Pourri à Kislev" de Ken Rolston, un supplément mal aimé, souvent décrié, voire rejeté par les aficionados de la campagne de l'Ennemi Intérieur, à mauvais titre pour moi, mais là n'est pas le sujet de défendre ce supplément (je le ferai très certainement un jour car il me tient vraiment à cœur).
A titre personnel, j'aime le représenter comme une espèce de National-Socialisme Allemand attaché à la primauté de la race (les Unberogens dont est issu Sigmar) et du culte (la position de Sigmar par rapport aux autres dieux du panthéon du Vieux Monde et sa relation avec celui d'Ulric, qui lui est antérieur) et au contrôle de tout ce qui peut représenter une déviance (les mutants, l'utilisation de la magie, etc.).
Ces dissonances sont quelques uns des thèmes forts que j'apprécie de mettre en forme lors d'aventures plus ambitieuses, plus thématiques ou conceptuelles, lorsque je ne fais pas du bon vieux donjon old school. Je crois que c'est d'ailleurs la raison principale pour laquelle je n'adhère pas aux versions ultérieures de WFRP. Le fait qu'elles soient une volonté (commerciale) de faire coïncider Warhammer le jeu de rôle à Warhammer le jeu de bataille, font qu'elles sont trop simplificatrices et dualistes à mon gout, trop High-Fantasy. La nuance est totalement superflue sur un champ de bataille. Les bons et les mauvais se doivent d'être naturellement différenciés.
A l'inverse, les circonstances peuvent parfois conduire les "gentils" à s'accommoder, du moins temporairement, avec les "méchants". Cette idée est parfaitement illustrée dans "Il Y a Quelque Chose de Pourri à Kislev" de Ken Rolston, un supplément mal aimé, souvent décrié, voire rejeté par les aficionados de la campagne de l'Ennemi Intérieur, à mauvais titre pour moi, mais là n'est pas le sujet de défendre ce supplément (je le ferai très certainement un jour car il me tient vraiment à cœur).
Dans "Le Moindre des Maux à Bolgasgrad", les villageois de cette petite ville des Terres Fertiles, délaissés par le pouvoir Kislévite, vouent un culte aux Anciens Alliés, culte qui consiste en l'adoration des dieux renégats du Chaos Zuvassin le Défaiseur et de Nécoho le Sceptique, et s'associent avec l'équivoque et puissant sorcier Sulring Durgul, pour les protéger de la menace du Chaos.
Enfin, j'aimerais conclure ce billet par l'article d'un des premiers magazines de JdR que j'ai du acheter, le Chroniques d'Outre Monde de mai/juin 1987, qui traite de la beauté cachée des laids. D'ailleurs, j'aurais du commencer par cela, car a postériori, je pense que c'est lui qui a su marquer mon esprit d'adolescent sanguinaire et induire, aujourd'hui, cette réflexion.
Par chance, j'en ai une version numérique. Bonne lecture !
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