Si vous avez lu ou joué à Il y a Quelque Chose de Pourri à Kislev, l'entracte drolatique de la campagne de l'Ennemi Intérieur écrit par Ken Rolston et paru en 1988, vous vous souvenez forcément de Creetox, le fameux Dragon Nain de Sulring Durgul à Bolgasgrad.
Dans le document placé à la fin du tome qui nous raconte l'histoire de ce dragonnet, on nous apprend qu'il fut engendré par Mordax.
La première mention de Mordax se trouve dans le White Dwarf UK n°90 de juin 1987. Il s'agit d'un encart publicitaire qui présente une nouvelle création des figurines Citadel pour la série Boxed Set Dragons pour WFB3. Ce Great Imperial Dragon a été sculptée par Nick Bibby.
Dans une grotte sombre et profonde, quelque part au cœur des Montagnes du Bout du Monde, quelque chose a remué. Quelque chose d'énorme. Il leva la tête, gémit et la laissa retomber sur le sol de la caverne.
"Encore quelques années", se promit-il, en retombant dans un état de somnolence. Tel quel, endormi, il rêvait. Il vit le monde, tel qu'il était, il y a sept mille ans, ressentit l'explosion silencieuse qui projeta la deuxième lune dans le ciel. Il fit le rêve d'armées vrombissantes et de choses déformées qui se déversaient sur le Monde Connu.
Le Dragon s'agita d'une manière anormale alors que le rêve changeait. Il vit une silhouette étrange s'avancer, entendit à nouveau le chant muet et frissonna quand un éclair brûlant le frappa. Il se réveillât alors en sursaut.
"Ce rêve, encore" gronda-t-il pour lui-même. Le Dragon se redressa. Des plaies béantes s'ouvraient sur toute la longueur de son immense corps. Elles auraient du être fatales, mais il ne pouvait pas trouver la mort aussi facilement. Sa tête racla contre le mur, et il rugit lorsque sa dent cassée s'ébranla et aggrava l'abcès - dont la taille était de la taille d'une tête d'homme - qui se trouvait en dessous. Il fut en rage pendant des heures. Alors son œil s'alluma sur le grand crâne de dragon qui se trouvait juste à l'extérieur.
"Oui" tonna-t-il, "Je dois me ressaisir. Choses à faire", car il se rappela soudainement, en grognant, l'éclosion de Kegox, sa première progéniture.
"Humm... Il a le visage de son père," songea-t-il, "Deux fois. Et les autres sont pires. Mais je vais régler ça. Je tuerai tous ces infâmes rejetons du Chaos que j'ai engendrés. De mon vivant, le Chaos ne vaincra pas la race des Dragons, car grâce à Lui, je vivrai très longtemps."
L'ancien Dragon s'avança lourdement jusqu'au seuil de la caverne, étirant ses ailes en lambeaux et boitilla le long du flanc de la montagne pour reprendre son fardeau de tuer ses enfants.
L'arrière de la boite, où Mordax est en joute avec un chevalier - le brave Sigismund Braveheart de la série Citadel F2 Lords of Battle - nous donne un background supplémentaire et quelques détails sur l'infamie qui a corrompue son intégrité génitale dans un dialogue très sarcastique.
"Cela n'est réellement pas nécessaire.", grogna-t-il. "Je ne vais pas détruire votre village ou m'emparer de vos jouvencelles." - un panache de fumée bleue sombre s'exhalait de ses narines pendant qu'il ironisait - " Ce genre de choses ont fini de m'intéresser bien avant qu'il y ait un village à cet endroit."
Le chevalier, surpris, essayait de contrôler la nervosité de sa monture. Il n'était pas vraiment sur de savoir que faire. Tout le monde savait que les Dragons détruisaient les villages et kidnappaient des jeunes filles en fleur, de même que les chevaliers tuaient les Dragons. Il était également conscient que les villageois le regardaient avec expectative. Par fatigue ou pour réfléchir à une meilleure idée, il s'assit et écouta le Dragon qui continuait à parler en se servant de sa lance pour se curer les dents avec désinvolture.
"Je veux juste quelques informations", continua le Dragon, "et je suis prêt à payer pour les obtenir. Sur onze mille ans, j'ai rassemblé un trésor d'une taille raisonnable, et si vous voulez bien m'aider, je vous indiquerai une grotte où vous trouverez quelques bric et brocs. Cinq ou six tonnes d'or, il me semble." Le Dragon fit une pause, et voyant qu'il avait maintenant la pleine attention du chevalier, repris son discours.
"Je suis à la recherche d'un Dragon nommé Kegox" dit-il. "C'est un adolescent d'environ trois mille cinq cent ans, qui me ressemble, à l'exception qu'il a deux têtes et deux queues. Tout ce que je veux savoir est si vous l'avez vu - ou n'importe quel Dragon dans le genre un peu bizarre. C'est tout. Pas d'incendie, pas de dévoration, ni de mauvais coups. Je le promets". Le chevalier marqua une pause. Son expérience des Dragons ne l'avait pas préparé à traiter avec une créature aussi raisonnable que celle-ci.
"Heu...est-ce que je peux me permette de vous poser une question ?", demandât-t-il finalement.
"Point du tout, à votre guise" répliqua le Dragon.
"Hum, qu'est-ce que vous voulez savoir exactement ?" Le Dragon arrêta de se curer les dents momentanément, et s'affaissa légèrement sur son arrière train.
"Hé bien, c'est un peu une longue histoire. Il y a sept milles ans, j'étais impliqué dans la première guerre contre les choses qui vinrent du nord - il me semble que de nos jours vous appelez ça le Chaos. Tout le monde se rassembla. Il y avait les Elfes et les Nains qui se battirent côte à côte et même quelques uns d'entre vous, les Humains, avec vos lances en pierres. Quoi qu'il en soit, à un moment donné, j'ai été frappé par un sortilège qui a eu un effet un peu particulier sur moi...".
"Vous voulez dire qu'il vous condamna à détruire votre propre race ? " rétorqua le chevalier, quelque peu incrédule.
"Non, non, rien de tout cela", répliqua le Dragon, " Et s'il vous plait, ne m'interrompez pas. Non, le sortilège toucha...hum...une certaine partie de mon corps, et tout les Dragons que j'ai engendré par la suite ont été en quelque sorte corrompus, et sont devenus des créatures du Chaos. La plupart ont péri rapidement après leur éclosion, mais quelques uns ont survécu et ont grandi. Hé bien, je me suis dit que cela ne pouvait pas être ainsi. Les autres races pourraient le supporter, mais quand même, nous sommes des Dragons. Alors j'essaye de faire quelque chose à ce sujet."
"Ne vous méprenez pas...", s'aventura la chevalier, "...mais ne pouvez vous pas simplement laisser tomber...?".
"Soyez sérieux", rétorqua sévèrement le Dragon. "Le Pourriez vous ? Je vois que vous êtes un male, et vous savez tout autant que moi que les choses ne sont pas différentes, peu importe quelle soit votre race. Sept milles ans est une longue période. Vous savez ce que c'est, vous commencez à penser que cette fois ce sera différent, que peut-être le sortilège se sera dissipé, etc. Donc, il y a eu quelques petits...accidents à travers les siècles. Tout ce que j'essaye de faire c'est de régler tout ça."
"Soit", dit le chevalier, "Je n'ai jamais entendu parler d'un Dragon à deux têtes dans les environs" - Le Dragon soupira, brûlant toute la mousse sur les pavés de la rue principale - "Mais il parait qu'un gigantesque Dragon noueux avec une petite tête et une bouche aussi large qu'un hutte est dans les Montagnes Noires". Les yeux du Dragon étaient à moitié fermés.
"Baradax", chuchota-t-il. "Les Montagnes Noires, vous dites ?".
"C'est cela", répliqua le chevalier, rassuré. Les Montagnes Noires étaient très très lointaines. Le Dragon s'élance dans les airs.
"Heu, vous avez mentionné des trésors..." appela le chevalier, plein d'espoir.
"J'ai menti".
Une autre photo de la figurine de Mordax se trouve dans un White Dwarf postérieur, le numéro 96 de décembre 1987, pour la rubrique 'Eavy Metal où John Blanche et Ian Cooke nous donne quelques techniques pour peindre les Dragons avec classe et réussite. Il s'agit du même diorama que celui sur la boite mais pris vu d'un autre angle.
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